Qu'est-ce qu'une femme fontaine ?
Le terme (pour le moins imagé !) de femme fontaine désigne une personne à vulve qui libèrent un liquide en quantité importante au cours d'un rapport sexuel. Et quand on parle de quantité importante, c'est presque un euphémisme : elle peut en effet atteindre 300 millilitres ! Un phénomène impressionnant, mais plutôt rare, bien qu'il soit difficile à quantifier. Plusieurs chiffres sont avancés, révélant que 10 à 40% des femmes auraient expérimenté au moins une fois ce phénomène, mais ne reposant sur aucune étude réellement sérieuse. Une fourchette très large, donc, qui n'aide pas vraiment à lever le mystère sur les femmes fontaines. Longtemps, dès l’Antiquité, on a considéré que ce fameux liquide était gage de fertilité. Puis, à mesure des avancées scientifiques, la fonction reproductive a été écartée de ce phénomène, jusqu’à conclure que ces émissions massives de liquide étaient pathologiques. Une théorie balayée en 2015 par des gynécologues français dans une étude menée sur les femmes concernées.
Zoom sur le liquide "fontaine"
De quoi est-il composé ?
Pour comprendre ce phénomène « fontaine », plusieurs chercheurs ont tenté de mettre au jour la composition du liquide expulsé. Un panel de femmes a été étudié, avant un rapport sexuel ou avant une séance de masturbation. Ce qu'ont découvert les scientifiques est étonnant : le liquide provient de la vessie, mais il ne s'agit pas d'urine, même s'il est produit par les reins et sort par l'urètre. Sa composition est plus complexe que celle de l'urine : ce liquide contient de l'urée, de l'acide urique ainsi que de la créatinine, le tout en infime quantité. Sans couleur et sans odeur, ce liquide diffère donc de l'urine.
Quand et comment se forme ce liquide ?
Parallèlement à cela, cette équipe de chercheurs a remarqué un mécanisme caractéristique des femmes fontaines. Alors que l'excitation sexuelle atteint son paroxysme, la vessie se remplit rapidement, pour se vider totalement dès la fin du rapport sexuel. D'après les experts, l'effort physique combiné à l'excitation augmenterait le rythme du cœur et la circulation du sang. Un sang mieux filtré par les organes, qui conduiraient à une production subite et massive d'urine.
Les femmes fontaines éjaculent-elles ?
Voilà un autre phénomène mal connu et soumis à de nombreuses interprétations : l'éjaculation féminine. Car non, il n'y a pas que les personnes dotées d'un pénis qui éjaculent ! À l'instar de l'homme, ce mécanisme intervient au comble de l’excitation sexuelle et consiste en la libération plus ou moins contrôlée d'un liquide. À ce stade, on serait tenté de se dire que les femmes fontaines éjaculent « simplement » davantage que la moyenne. Mais cela serait trop simpliste ! Pourquoi ? On vous explique.
Un liquide différent
C'est grâce aux scientifiques que l'on peut à présent faire la distinction entre « émission fontaine » et éjaculation féminine. La nature et l'origine du liquide expulsé sont en effet différentes, ainsi que la façon d'obtenir ce fluide corporel. Rappelez-vous : dans le cas d'une femme fontaine, le liquide provient de la vessie qui se remplit subitement pendant un rapport sexuel, pour se vider dès l'orgasme atteint. Un liquide produit en grande quantité pouvant aller jusqu'à 300 millilitres. Concernant l'éjaculat féminin, sa composition et son aspect se rapprocheraient plutôt du sperme masculin. C'est grâce à des glandes portant le nom de « glandes de Skene » que certaines femmes ont la capacité d'éjaculer.
Le rôle de la prostate féminine
En 2011, une étude a observé un panel constitué de 25 femmes. Les scientifiques se sont rendu compte que 14 d'entre elles possédaient une prostate, comme chez les hommes ! À l'intérieur de cet organe se trouve les fameuses glandes de Skene, également connues sous le nom de glandes para-urétrales. Ce sont elles qui sécrètent un liquide dont la composition est très proche du liquide prostatique masculin. Mais alors, pourquoi l'existence d'une prostate chez les personnes à vulve est-elle si peu connue et documentée ? Tout simplement parce qu'elle est minuscule chez la femme, à peine 2 à 3 grammes, quand chez l'homme la prostate peut peser jusqu'à 30 grammes ! C'est donc en raison de sa petite taille que la prostate féminine contient peu de liquide. On estime l'éjaculat féminin à un millilitre, contre 3 à 5 millilitres chez l'homme. Du côté de sa composition, le liquide éjaculé par les personnes à vulve est riche en PSA, c'est-à-dire les protéines de la prostate, ainsi qu'en phosphatases acides et en zinc. Ces composés en font un liquide d'apparence laiteuse, très proche de l'aspect de l'éjaculat masculin.
Suis-je une femme fontaine ?
Difficile de répondre à cette question, mais on vous remercie de l'avoir posée ! Ce qu'il convient de savoir d'abord, c'est que l'on devient femme fontaine, on ne naît pas ainsi. Alors comment fait-on ?
Il n'existe pas de recette miracle ni de marche à suivre, mais pour expérimenter les émissions fontaine, le maître-mot est lâcher-prise. Comme pour n'importe quelle relation sexuelle dans laquelle on espère atteindre le plaisir, sinon l'orgasme ! Stimulation du point G, séance de masturbation à l'aide d'accessoire sexuels tel qu'un galet vibrant ou un stimulateur clitoridien, préliminaires qui durent et utilisation d’un lubrifiant : toutes les méthodes valent la peine d'être explorées ! Un lâcher-prise et une déconnexion qui ont également leur importance au point culminant du plaisir. En effet, l'orgasme entraînant une contraction des muscles vaginaux et de la vessie, vous avez plus de chances de réussir cette dernière à se vider de son contenu si vous vous laissez aller sans essayer de contrôler la situation.
Dune, accesoire de plaisir
JE DÉCOUVRE SES VIBRATIONSAura, accesoire de plaisir
JE DÉCOUVRE SES PULSATIONSSi cela vous arrive, veillez à en parler avec votre partenaire, car le phénomène de femme fontaine peut surprendre, voire inquiéter ! Expliquez simplement que ceci est tout à fait naturel et qu'il n'y a aucune gêne à ressentir. Au contraire ! Puisque c'est le signe d'un très grand plaisir sexuel, votre partenaire devrait en être plutôt flatté ;-)
Source : Étude “Nature and origin of squirting in female sexuality”
Autrice : Caroline Bédi