L'éducation à la sexualité pour les jeunes est prévue par le Code de l'éducation. Cette loi stipule qu' "Une information et une éducation à la sexualité sont dispensées dans les écoles, les collèges et les lycées à raison d’au moins trois séances annuelles et par groupes d’âge homogène”. En réalité, si on en croit le Planning Familial, moins de 15% des élèves bénéficient réellement de ces trois séances par an... Plutôt alarmant puisque, toujours selon eux, plus les jeunes sont désinformés, plus les discriminations, les violences sexuelles et sexistes et le harcèlement seront nombreux.
Ce manque d'informations a aussi un impact direct sur la santé sexuelle. D'ailleurs, selon une étude menée par l'Ifop pour Sidaction, 71% des jeunes de 15 à 24 ayant eu des rapports sexuels au cours des 12 derniers moins n'ont pas utilisé de préservatifs...
Pour éviter les comportements à risques et tous les problèmes qui peuvent découler d'une désinformation sur le sujet, il est essentiel de parler d'éducation sexuelle avec les jeunes générations.
À quoi sert l'éducation à la sexualité ?
À l'école, les élèves ont des cours d'SVT dans lesquels ils apprennent rapidement ce que sont les organes génitaux et ce qu'est la reproduction sexuelle. Tout cela est essentiel, on ne dira pas le contraire. Seulement voilà, dans ces cours, on n'entend pas parler de consentement, de violences sexuelles ou encore d'homosexualité... Des sujets, eux aussi, essentiels !
Pour pallier ce manque d'informations, des intervenants se rendent en milieu scolaire afin de dispenser des séances d'éducation à la sexualité. Ces séances ont pour but de : apporter des connaissances scientifiques et des informations objectives, identifier les différents pans de la sexualité (affective, sociale, juridique, etc.), développer l'exercice de l'esprit critique, favoriser des comportements responsables (port du préservatif, méthodes de contraception, etc.), faire connaître les ressources d'informations (sage-femme, gynécologue, Sidaction, etc.), redonner les Droits Humains fondamentaux (droit de disposer de son corps, droit à la santé, droit à protection contre la violence, etc.).
Ces rencontres viennent en complément de ce que les jeunes peuvent apprendre à la maison. Parfois, ils sont même les seuls moyens pour eux d'obtenir des réponses à leurs questions ou simplement des informations concernant la sexualité. En effet, en fonction du milieu social, de la religion pratiquée ou encore de l'éducation sexuelle que les parents ont eux-mêmes reçue, la discussion n'est pas toujours possible.
Ces rencontres permettent aussi d'éviter aux jeunes de se tourner vers internet pour obtenir des réponses qui, on le sait, sont souvent peu claires, sexistes et parfois violentes.
En somme, l'éducation à la sexualité lutte contre la désinformation sur les relations sexuelles et de couples, sur les violences sexuelles, physiques, psychologiques et verbales et sur le cyberharcèlement. Elle donne aussi aux élèves des conseils de santé sexuelle (prévention IST, grossesses non prévues...) et promeut l'égalité des sexes, le consentement et le plaisir sexuel pour tou.te.s. Elle est tout simplement un lieu d'échange essentiel sur la sexualité des jeunes !
Comment parler de sexualité avec les jeunes ?
Qu'on soit parents ou enseignants, ce n'est pas toujours facile de parler de pratiques sexuelles, de risques sexuels ou bien de consentement avec les jeunes... Surtout que, parfois, même en tant qu'adultes, on n'est pas ultra informé.e sur le sujet ! Sans compter qu'on ne sait pas toujours par où commencer... Pourtant, en parler est essentiel puisque cela leur permet d'avoir une entrée assurée dans la sexualité et leur offre la possibilité de faire des choix avisés tout au long de leur vie.
Pour vous aider à vous lancer dans le grand bain de l'éducation à la sexualité, My Lubie vous propose quelques pistes de sujets à aborder !
Les genres et les orientations sexuelles
À la naissance, le corps médical nous assigne un genre. Ce dernier peut être féminin (lorsqu'on nait avec un vagin), masculin (lorsqu'on nait avec un pénis) ou intersexe (lorsque les caractéristiques physiques et/ou biologique ne correspondent ni au genre féminin, ni au genre masculin).
Le genre défini à la naissance, n'est pas forcément celui dans lequel on s’identifie ! On peut naître "femme", mais s'identifier "homme" ou à la fois homme et femme et vice-versa.
Dans le même sujet, on parle aussi de l'expression de genre ! C'est ce qu'on décide de montrer de nous via notre comportement ou nos vêtements. Malheureusement, il existe encore beaucoup de clichés sur les genres. Comme il existe beaucoup de différences dans l'éducation qu'on donne aux filles et aux garçons et cela participe grandement à l'inégalité des sexes...
Enfin, notre orientation sexuelle désigne les personnes par qui on est attiré.e sexuellement. Pansexualité, bisexualité, hétérosexualité, asexualité, homosexualité... Elle peut évoluer au cours d'une vie et c'est tout à fait ok !
Le corps et ses changements
À l'adolescence, on observe de nombreux changements corporels : la silhouette change, l'acné débarque, les sexes évoluent, les poils poussent sur le torse, le sexe, sur et sous les bras, mais aussi sur les jambes et le visage, la poitrine prend forme, etc.
L'adolescence, c'est aussi le moment des premières pertes vaginales, des premières règles et des premières éjaculations. Ces changements corporels sont accompagnés de changements psychologiques !
Tout cela peut être plus ou moins bien vécu et il est important d'avoir des personnes ressources avec qui en parler. Ces personnes peuvent être du corps médical, mais aussi de la famille ou des amis.
Les premières relations
L'adolescence est une période où les jeunes sont souvent très entouré.e.s d'ami.e.s. Toutes ces personnes qui gravitent autour d'eux vont les aider à grandir ! D’ailleurs, les jeunes se sentent souvent très connecté.e.s entre eux puisqu'ils vivent tou.te.s plus ou moins la même chose en même temps. La plupart du temps, le collège et/ou le lycée est aussi le moment de la première relation de couple.
Pour que les jeunes aient des relations saines (amicales et amoureuses), il est important de leur expliquer quels sont les comportements à éviter (harcèlement, moqueries, violence, etc.) et les comportements à adopter (communication, respect, tolérance, partage, etc). On peut aussi leur rappeler les limites à poser (droit à disposer de son corps ou d’avoir une vie privée, par exemple).
Début de l'activité sexuelle
L'éveil à la sexualité des adolescents ne commence pas toujours de la meilleure des manières et la pornographie y est pour beaucoup. Selon l'Ifop, 45% des jeunes ont déjà essayé de reproduire des scènes ou des pratiques vues dans des vidéos pornographiques. Le petit hic ? La pornographie n'est pas la réalité puisqu’elle montre des rapports sexuels joués par des acteurs !
Masturbation, moyen de contraception, consentement (également valable pour les photos ou messages envoyés, qu'on appelle aussi sextos !) respect du partenaire sexuel, pratiques sexuelles, premier baiser, premier rapport sexuel, prévention des IST, différence entre désir et amour, préliminaires, fantasmes, plaisir, orgasme... En matière de sexualité, les sujets ne manquent pas ! Il suffit juste d'adapter les propos à l'âge de son interlocuteur.
Le début de l'activité sexuelle est aussi le bon moment pour faire le point sur l'égalité des genres ! Peu importante celui dans lequel une personne s'identifie, elle a le droit d'avoir une sexualité épanouie, qu'elle soit active ou non.
Santé sexuelle : contraception et protection contre les IST
L'éducation sexuelle comprend l'éveil à la santé sexuelle. Cela est d'autant plus important que selon l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé), chaque jour, plus d'un million de personnes contractent une IST (Infection Sexuellement Transmissible) !
Adopter un comportement sexuel sûr, c'est se faire vacciner lorsque c'est possible (comme avec l'hépatite B ou l'infection au papillomavirus humain) et utiliser des préservatifs pour toute relation sexuelle vaginale ou anale. Un comportement responsable, c'est se faire dépister lorsqu'on a un.e nouveau.elle partenaire sexuel. C'est également prévenir les précédent.e.s et futur.e.s partenaires sexuels lorsqu'on est testé.e postif.ve à une IST, et ce, qu'on soit dans le cadre d'une relation sérieuse ou d'une relation éphémère.
Préservatif
JE CHOISIS MA TAILLELe lubrifiant naturel
JE DÉCOUVRE LE BEST-SELLERLa santé sexuelle, c'est aussi utiliser des moyens de contraception pour éviter les grossesses non prévues. Pour cela, le mieux est de se tourner vers un.e professionnel.le de santé afin de discuter des options envisageables !
Abus sexuels
La période de jeunesse est une période de découverte et de tests. Pour les protéger face aux abus sexuels, il est essentiel de leur parler leurs droits sexuels (droit à la contraception ou encore à des rapports sexuels consentis et protégés, accès aux soins, etc.) et de leur rappeler qu'on a tous.tes les mêmes ! 😇
Voilà quelques pistes pour débuter l’éducation à la sexualité avec les jeunes. Si vous souhaitez compléter ces informations, nous vous invitons à vous rendre sur le site du Gouvernement onsexprime.fr !
Autrice : Flora Druesne - rédaction web seo
Sources :
- https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000043982349
- https://www.planning-familial.org/fr/education-la-sexualite/cas-decole-letat-ne-fait-pas-ses-devoirs
- https://www.ifop.com/publication/les-jeunes-linformation-et-la-prevention-du-sida-6/
- https://www.ifop.com/publication/les-adolescents-et-le-porno-vers-une-generation-youporn/
- https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/sexually-transmitted-infections-(stis)