Quand on parle de sexualité avec les autres, on entend souvent des histoires dans lesquelles tout se passe bien et où le plaisir a une place centrale. Ce dont on entend moins parler, ce sont les histoires dans lesquelles la douleur à sa place. Et pourtant, elles existent.
Pour libérer la parole à ce sujet, My Lubie vous propose aujourd'hui de découvrir la dyspareunie. Qu'est-ce que c'est ? Quels sont les symptômes ? À quoi sont dues ces douleurs sexuelles ? Et enfin, comment aborder les relations sexuelles avec la dyspareunie ? On fait le point.
Dyspareunie : définition, symptômes, causes, conséquences et diagnostic
Définition dyspareunie
On parle de dyspareunie lorsqu'une douleur génitale est ressentie pendant ou après un rapport sexuel. Ces douleurs peuvent survenir à la suite d'une stimulation externe ou interne (pénétration avec un accessoire de plaisir ou un pénis) et concernent à la fois les personnes à vulve et les personnes à pénis.
La dyspareunie n'est pas à confondre avec le vaginisme qui lui est un trouble sexuel empêchant toute pénétration à cause de contractions involontaires des muscles périnéaux. Quand une personne souffre de dyspareunie, la pénétration est possible, mais celle-ci peut être douloureuse pendant ou après.
📌Selon une étude britannique menée auprès de 8869 femmes entre 2010 et 2012, 7,5% des femmes âgées de 16 et 74 ans souffrent de douleurs sexuelles.
Quelles en sont les différentes formes ?
On parle souvent de dyspareunie primaire, lorsque les douleurs apparaissent dès le début de la sexualité, ou de dyspareunie secondaire, lorsqu’elles surviennent après plusieurs années. Il arrive également que les professionnels de santé utilisent les termes "dyspareunie globale", pour parler de douleurs ressenties à chaque rapport sexuel, ou "dyspareunie situationnelle", pour celles ressenties dans certaines situations, certaines positions sexuelles ou avec certain.e.s partenaires.
Enfin, quand les douleurs surviennent à l'entrée du vagin, sur la vulve ou sur le pénis, on parle de dyspareunie superficielle et lorsqu'elles surviennent au niveau du col de l'utérus ou dans le bas ventre, on parle de dyspareunie profonde.
Comment savoir si on a de la dyspareunie ?
Comme mentionné plus haut, les douleurs peuvent être localisées à divers endroits. Ces dernières peuvent également se traduire de différentes manières : sensation de brûlures, de picotements, de micro-coupures ou de démangeaisons douleurs superficielles contractions involontaires du plancher pelvien (groupe de muscles qui soutient divers organes et qui se situe au niveau du bassin) douleurs aiguës lors de la pénétration vaginale perte de sang écoulements vaginaux anormaux etc.
Quelles sont les causes de dyspareunie superficielle ou profonde ?
Il est bon de savoir que les causes de dyspareunie peuvent être d'ordre physique ou psychologique. C'est d'ailleurs pour ces raisons qu'il est essentiel de consulter un.e professionnel.le de santé pour poser un diagnostic.
Voici quelques causes physiques qui peuvent rendre les rapports sexuels inconfortables pour les personnes à vulve et à pénis :
- lubrification insuffisante
- mycose vaginale
- IST (Infections Sexuellement Transmissibles) inflammation des organes génitaux
- infection des voies urinaires
- sècheresse vaginale
- endométriose
- cicatrice qui a mal guéri
- kyste, fibrome
- ménopause
- courbure du pénis
- rupture du frein
- problème de peau au niveau du prépuce (peau qui recouvre le gland, au bout du pénis)
- phimosis (affection du pénis ou clitoris qui empêche le prépuce de se rétracter)
- inflammation de la prostate
- etc.
Pour ce qui est des causes psychologiques, elles sont similaires pour les deux sexes : absence de désir, conflits dans le couple, traumatisme (accouchement, opération, abus sexuels...), état dépressif, manque d'excitation sexuelle, etc.
Quelles conséquences pour les personnes qui en souffrent ?
Au-delà des douleurs physiques, la dyspareunie, peu importe la forme qu'elle prend, peut entrainer une perte de désir et de plaisir, un manque d'estime et de confiance en soi, des conflits avec les partenaires sexuels, une abstinence non voulue ou bien une peur ou une appréhension des rapports sexuels.
Pour ne pas en arriver là, il est important de consulter un.e professionnel.le de santé dès que vous sentez une gêne, une douleur ou tout autre symptôme anormal. Gardez en tête qu'une relation sexuelle ne doit pas être douloureuse.
Qui consulter pour avoir un diagnostic ?
Médecin généraliste, gynécologue, urologue ou encore sage-femme sont aptes à vous recevoir pour ce type de problème. Afin de poser un diagnostic précis, plusieurs étapes pourront être nécessaires :
- Échange au cours duquel diverses questions seront posées : quand les douleurs sont-elles apparues ? Quand se font-elles ressentir ? Existe-t-il un manque de lubrification ? Certaines positions sont-elles plus douloureuses que d'autres ? Etc.
- Examen clinique : examen interne et externe de la sphère génitale.
- Examen complémentaire : prélèvement, frottis, échographie, coloscopie, etc.
Ces différentes étapes permettront au professionnel de santé de voir si les douleurs sont causées par un trouble physique ou psychologique. Une fois le diagnostic posé, un traitement pourra être mis en place. Il pourra s'agir d'un traitement hormonal, d'un traitement médicamenteux, d'un suivi avec un.e kinésithérapeute, un.e ostéopathe, un.e psychologue ou psychothérapeute, etc.
Dyspareunie et sexualité
La dyspareunie peut perturber la vie sexuelle de la personne en souffrance et ainsi rendre son rapport à elle et aux autres compliqué. Pour continuer de s’épanouir sexuellement (ou s’épanouir de nouveau), quelques petites choses peuvent être mises en place :
Sexplorer autrement
Il existe de nombreux moyens d'avoir du plaisir sexuel sans nécessairement utiliser une stimulation interne ou externe des parties génitales. On peut, par exemple, se concentrer sur d'autres zones érogènes (oreilles, fesses, tétons, bas du dos ou du ventre, cou, cheveux, etc.). On peut aussi essayer le sexe tantrique, une pratique spirituelle qui mène à l'extase grâce à la méditation, aux massages ou encore à la contraction de certains muscles. Le hotdogging, une pratique qui vise à glisser un accessoire de plaisir ou un pénis entre les fesses de saon partenaire, peut également être un bon moyen de ressentir du plaisir. L’idée, c’est de sexplorer autrement, seul.e ou à plusieurs !
Prendre son temps
Les journées passent à une vitesse folle et on a parfois du mal à tout faire... Attention, les rapports sexuels ne sont pas des cases à cocher dans une to-do list ! Pour qu'ils soient plaisants, il faut parfois prendre le temps de réveiller le désir et l'énergie sexuelle de l'un.e ou l'autre. Pour ça, vous pouvez essayer les massages, les petites attentions qui font plaisir, les sextos et les photos (s'ils ont été demandés). Toutes ces petites choses sont parfaites pour faire monter l'excitation sexuelle en douceur. Et qui dit excitation sexuelle, dit lubrification. Une bonne chose puisque les dyspareunies peuvent être causées par un manque de lubrification vaginale !
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Les lubrifiants My Lubie
Lubrifier
Il peut aussi arriver que malgré l’excitation, la lubrification n’arrive pas, ou trop peu. Dans ce cas, le lubrifiant est le soin intime idéal puisqu’il hydrate les muqueuses et décuple les sensations tout en apportant du confort. Chez My Lubie, nous en proposons deux : un lubrifiant naturel à base d'eau et un lubrifiant au cdb. Ce dernier contient du cannabidiol, une substance non-psychotrope, qui augmente l'afflux sanguin au niveau des parties intimes pour amplifier les sensations. Son petit + ? Il relaxe la zone sur laquelle il est appliqué. Sa texture d’huile lui permet aussi d’être utilisé pour masser le pénis ou le vagin. Idéal pour se (re)connecter à soi ou à l'autre et pour réveiller l'énergie sexuelle.
💡 La lubrification est aussi primordiale lorsqu’une stimulation anale est envisagée. Pour ça, vous pouvez utiliser nos deux lubrifiants !
Essayer des nouvelles positions
Les dyspareunies superficielles et profondes peuvent être causées par certaines positions sexuelles. Cela peut venir de la forme du pénis ou encore de celle de l'utérus (antéversé ou rétroversé). Pour les éviter, il peut être intéressant d'essayer de nouvelles positions afin de trouver celles qui vous procurent le plus de sensations, sans pour autant être douloureuses.
Ne pas se mettre la pression
Facile à dire, mais pas à faire ! Oui, on sait bien... Le secret pour dédramatiser ? En parler ! Parlez de vos douleurs, de vos appréhensions et de vos peurs avec votre/vos partenaire.s sexuel.s. Si elles sont connues, parlez aussi des raisons qui font que ses douleurs existent. Et surtout, gardez en tête que la dyspareunie ne vous définit pas en tant que personne et qu'il existe de nombreuses solutions pour la soigner.
Utiliser des préservatifs
Si les douleurs sont causées par la présence d'une IST ou par une inflammation de la peau, l'utilisation de préservatifs est fortement recommandée. En plus de protéger votre/vos partenaires d'une infection transmissible, le préservatif apporte du confort lors des rapports sexuels, sans perturber les ressentis. 💦
N’oubliez pas que les relations sexuelles ne doivent être douloureuses et que si elles le sont, ce n'est en aucun cas de votre faute. Les dyspareunies sont assez fréquentes et il existe de nombreuses causes à ces dernières. En parler avec un.e professionnel.le de santé peut vous aider à mettre le doigt sur la raison et à trouver des solutions. En parallèle de ça, plusieurs choses peuvent être mises en place pour retrouver son plaisir et son désir !
Autrice : Flora Druesne - Rédactrice web seo
Sources : https://obgyn.onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/1471-0528.14518