Pour moi, le bien-être sexuel, c’est vivre sa sexualité de manière naturelle.
Par nature, je veux dire propre à l’humain.e, sans aucun contour social. En revenant à soi, en se détachant de toutes les influences extérieures qui peuvent altérer notre propre vision du sexe, et de nous-mêmes. Faire du sexe pleinement, en se détachant de tout cela, c’est pour moi ne pas avoir peur du ridicule.
Ne pas se soucier du jugement s’il existait. Alors, oui, il s'agit de pouvoir vivre en toute liberté une vie sexuelle dénuée de toute pression. Se détacher du jugement social, mais aussi (et surtout ?) du jugement que l'on porte à soi par soi. Notre mental est une force, mais se révèle parfois être le moteur d'une pression mentale.
Il faut tenter d'alléger cette charge sociale et mentale. Les autres peuvent devenir notre moteur pour aller mieux et nous aider. D'où l'importance de travailler sa capacité à bien s'entourer. Il n'y a aucune honte à avoir si nous souhaitons être seul.e pour se retrouver. Cela fonctionne aussi pour notre vie sexuelle. Que ce soit seul(e) ou à plusieurs.
C’est facile à dire, ne pas se soucier du jugement, me diriez-vous ?
J’en suis consciente. Nos pensées et nos actions ont toujours été régies par les influences extérieures, notre entourage, la sphère médiatique, les différentes productions culturelles qui ont longtemps, inconsciemment, façonné notre manière de voir les choses. Le manque d’éducation sexuelle, notamment l’éducation au plaisir, ne nous a pas aidé dans ce sens-là à combler ces représentations, souvent biaisées.
Et puis, il y a cette explosion de la parole. Libératrice pour certaines mais plus complexante pour d'autres et bien vivre sa sexualité sans se comparer aux autres devient difficile. Mais il faut s'autoriser à vivre pour soi, se débarrasser du regard de l'autre pour soi et pour vivre sa sexualité. Nos besoins ne seront jamais les mêmes que ceux des autres, chaque personne est unique.
Notre orientation sexuelle n'est d'ailleurs aucunement un frein à vivre pleinement notre sexualité (et même l'asexualité, important de le souligner). Même si parfois, elle peut être douloureuse à vivre.
Un bien-être sexuel jamais acquis
Le bien-être sexuel, c'est autant physique que mental. Et ce n’est pas quelque chose qui, une fois atteint, est là pour toujours. Un peu comme le bien-être “classique”. On aura des périodes dans lesquelles on sera plus ou moins bien dans notre tête, plus ou moins bien avec notre partenaire, une libido plus ou moins forte, etc. Les aléas de la vie en soi. Le plus gros du “travail” va être de se donner de l’amour à soi-même, de s’écouter et surtout de se faire plaisir.
Désir, infusion aphrodisiaque
Le sexe sans pression, c'est être à l'aise avec soi et son ou sa partenaire pour le sexe à deux. Ça ne veut pas forcément dire qu'il faut le ou la connaître depuis longtemps, seulement qu'il y a cette alchimie et le consentement qui fait qu'on est prêt.e à lui offrir ce moment de partage, de don de soi. Ne pas avoir peur d'être jugée en disant ce que l'on a envie ou ce qu'on ne veut pas. On oublie tout ce qui se passe autour, et on profite !