Méditation orgasmique : comment améliorer votre intimité grâce à la méditation

C’est une pratique dont on entend de plus en plus parler : la méditation orgasmique. Selon celles et ceux qui la pratiquent, elle aurait le pouvoir de permettre aux partenaires de se recentrer sur le plaisir profond, en état de pleine conscience. Inspirée par les techniques de méditation classique, la méditation orgasmique peut améliorer votre intimité. Découvrez comment !

Les principes de la méditation orgasmique

La méditation orgasmique s’inscrit dans le mouvement slow sex. Il s’agit d’un concept en provenance de San Francisco aux Etats-Unis. Créée en 2004 par Nicole Daedone, l'orgasmic meditation, également appelée « OM », désigne une pratique de méditation de pleine conscience menée entre deux personnes consentantes. Sa particularité ? Le sujet de la méditation est le contact entre le sexe d'un partenaire et les doigts de l'autre partenaire.

Concrètement, une séance de méditation orgasmique se déroule en binôme : un homme et une personne à vulve, ou deux personnes à vulves. Les partenaires peuvent être en couple ou non, mais sont consentants et se choisissent mutuellement. On peut pratiquer dans son intimité personnelle, en étant seulement en duo. Mais, aussi étonnant que cela puisse paraître, la méditation orgasmique peut aussi s’envisager en groupe. Encadrées par des personnes référentes, ces séances font fureur Outre-Atlantique et se démocratisent en Europe.

Le principe fondateur de la méditation orgasmique repose sur une idée : le clitoris est le canal à travers lequel passent toutes les sensations, sexuelles et non sexuelles. Ces sensations et ces émotions seraient ensuite diffusées dans tout le reste du corps. Très inspirée de la méditation classique dite « de pleine conscience », la méditation orgasmique s’ancre dans les notions de bienveillance et d’absence de jugement et de performance.

Comment pratiquer ?

Les maîtres-mots de la méditation orgasmique sont la confiance et la détente. Pour cela, on prépare un « nid », de la musique peut être proposée, ainsi que tout élément propice à la détente telle que de l’encens aphrodisiaque par exemple. Dénudée au niveau du bas du corps, la femme s’allonge sur le dos, soutenue par des coussins, la tête sur un oreiller, les jambes ouvertes et repliées. L’autre personne est entièrement habillée. Elle s’assoit sur un coussin et place un de ses genoux sous la jambe de sa partenaire, le plus confortablement possible pour les deux partenaires.

Munie de gants en latex et de lubrifiant, la personne stimulante va dans un premier temps exercer une légère pression sur les cuisses de sa partenaire à l’aide de ses deux mains. Elle vient ensuite toucher doucement le clitoris, dans des mouvements de haut en bas et sur une petite surface de quelques millimètres seulement. Ici, pas de séduction, pas d’érotisme, il n’y a ni masturbation ni pénétration. Comme en méditation classique, la respiration est lente et profonde, les émotions accueillies les unes après les autres, sans aucun jugement. À chaque changement de position des doigts, la personne qui caresse doit annoncer ce qu’elle va faire. Ces safeporting seront les seuls échanges verbaux de toute la séance de méditation. La personne qui stimule le sexe de sa partenaire est invité à observer les parties génitales de celle-ci, à en remarquer la couleur, la texture, la taille. Toujours sans jugement, mais avec bienveillance.

Au terme de 15 minutes, la personne caressante exerce une pression avec la paume de la main sur le sexe de sa partenaire afin de clore le moment et d’arrêter les sensations. Ensuite vient le moment du partage de ressenti : chacun est invité à mettre des mots sur les sensations et les émotions perçues via les parties génitales, et plus généralement le corps. Comme dans la méditation classique, l’objectif est de vivre l’expérience en ayant conscience qu’on la vit et en accueillant les émotions telles qu’elles viennent à nous. Une expérience sensorielle et une connexion spirituelle qui permettent une forme de conscientisation des sensations.

Contrairement aux apparences, les créateurs de ce concept réfutent le fait qu’il s’agisse d’une relation sexuelle. Il est toutefois fondamental d’être averti·e et consentant·e avant ce type de pratique. Via cette stimulation clitoridienne, l'idée serait d'être à l'écoute des sensations corporelles et génitales de la personne caressée, mais aussi de la personne qui exerce la stimulation.

Les bienfaits de la méditation orgasmique

Mais pourquoi s’adonner à cette forme de méditation et quelle est la différence avec une pratique masturbatoire ? Selon ses adeptes, et notamment le mouvement One Taste à l'origine de cette pratique, la méditation orgasmique faciliterait l'apprentissage du plaisir et permettrait de se réapproprier son corps. Elle pourrait également être un moyen d’augmenter le plaisir sexuel. Vous l'aurez compris, c'est aussi une façon de mieux communiquer avec son ou sa partenaire ! Il ne s’agit pas de masturbation à proprement parler car nous ne sommes pas dans le schéma classique d’une relation purement sexuelle. De plus, les gestes ne sont pas ceux de la masturbation : on frôle, on touche très légèrement le clitoris, toujours dans le sens. La méditation orgasmique vise non pas tant l’accès à l’orgasme que le chemin pour y arriver. Une façon de rapprocher le corps de la sexualité. La frontière est ténue, certes, mais a toute son importance !

La méditation orgasmique apporterait ainsi une conscience de soi, de ses émotions et de ses désirs. Les désirs, justement, seraient nourris par ce type de pratique. Comment ? Grâce aux hormones sécrétées pendant les séances de méditation orgasmique, notamment l’ocytocine, hormone de l'attachement du désir. Pourquoi ce cadre de 15 minutes ? La créatrice du concept explique qu'un quart d’heure représente le laps de temps idéal pour atteindre la détente parfaite du corps et de l'esprit. Elle rappelle que le but de ces séances est de trouver un état de bien-être, d’apaisement et de douceur. Atteindre l’orgasme serait donc un plus, mais pas un passage obligé !

Pour finir, on le rappelle : même si elle ne se définit pas elle-même comme un acte sexuel, la pratique de la méditation orgasmique doit faire l’objet du consentement éclairé de chaque participant dans la mesure où elle touche à l’intimité des personnes participantes. Soyez donc vigilant·e si la méditation orgasmique vous tente. Et rappelez-vous : ne vous forcez jamais à faire quelque chose qui vous met mal à l'aise.

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