Cette semaine, je me suis tourné vers mes abonnés et mes abonnées pour connaitre les effets que l’alcool avait sur leur sexualité. Les résultats furent plus que limpides : avec un peu d’alcool, la fête est plus folle, avec trop d’alcool, la fête est plus molle...
La désinhibition
Car oui, les propriétés de l’alcool offrent une chose magnifique quand il s’agit de se détendre : la désinhibition ! Vous l’avez surement déjà vécu, lorsque vous êtes à une soirée arrosée et qu’à un moment, vous vous éloignez du groupe, vous finissez par vous rendre compte que votre corps et votre esprit ne sont plus du tout soumis aux mêmes lois. Mâchez ses propres dents et faire des grimaces dignes de la Commedia dell'arte devient tout à fait naturel.
Sur le versant de la séduction, les abonnés et les abonnées mettent en avant le fait de se sentir moins timide lors de la prise de contact, plus de facilité à ressentir le feeling. L’alcool est, certes un aidant, mais plusieurs expériences psychologiques ont montré que ce n’est qu’un leurre. En effet, l’une des plus célèbres expériences sur l’alcool est celle des « 3 salles, 3 ambiances ».
- Dans une première pièce, nous mettons trois personnes qui ne se connaissent absolument pas et nous leur proposons de faire connaissance autour d’un apéritif alcoolisé.
- Dans une seconde pièce, nous mettons trois nouvelles personnes qui, elles aussi, ne se connaissent pas, mais cette fois, c’est de la verveine qui servira de pot d’accueil.
- Dans une troisième pièce, on propose la même disposition avec trois nouvelles personnes inconnues, mais cette fois, la rencontre se fait autour d’une boisson qui a l’odeur et l’aspect de l’alcool mais qui est en réalité un placebo. Ces personnes ne sont, bien évidemment, pas au courant et donc la phrase « l’alcool, c’est de l’eau » n’a jamais été aussi vraie.
Résultat des courses, dans la première pièce, ambiance très sympathique avec une désinhibition rapide et fluide. Dans la seconde pièce, une ambiance digne d’un club de bridge dans un EHPAD. Et pour terminer, surprise absolue, dans la troisième pièce, l’ambiance est aussi détendue que dans la pièce avec alcool. On en conclut donc que l’alcool est un médiateur pour les rencontres et la désinhibition, mais que c’est davantage son contexte de consommation que ses propriétés qui font mouche !
Donc l’alcool est un stimulant naturel
Mais on pourrait créer les conditions nécessaires à ce que notre ressenti soit le même, sans. Une piste est donc à creuser, celle de la liberté et du lâcher-prise.
Vous l’avez sûrement déjà vécu aussi, lorsque vous voyagez, et que vous arrivez dans une ville étrangère, vous avez l’impression que les personnes autour porteront moins de jugement et vous vous sentez plus libre de vous lâcher, de parler fort ou de danser au milieu de la rue.
Cette sensation vient une nouvelle fois du sentiment d’être en sécurité dans un contexte dans lequel rien ne peut se jouer socialement, la culture du pays étant différente, vous parvenez beaucoup moins à vous inquiéter de comment votre comportement sera perçu.
Ces deux constats viennent à proposer une alternative à toutes les personnes qui lisent cet article :
Quelles sont les barrières qui vous séparent d’un lâcher-prise avec autrui ? Bien évidemment, il y en a un certain nombre et elles proviennent du vécu de chacun et chacune.
Et ensuite : Quelles sont les barrières qui arrivent à tomber grâce à l’alcool ? Établissez la différence entre les deux réponses et vous aurez un axe de réflexion sur ce que vous avez besoin d’installer dans la relation avec l’autre pour être sécure, libre et dans le lâcher-prise... Et après... il n’y a plus qu’à l’alimenter lors de vos prochaines rencontres... enfin... vous savez... quand le monde repartira à la normale...
Pierre Dubol - Psychologue Clinicien